wokipi-kite
  Les Traditions
du cerf-volant Afghan
Le livre
"Les Cerfs-Volants de Kaboul"
Le film
"The Kite runner"
 
 
 
Kite-running (Gudiparan Bazi) était un passe-temps favori en Afghanistan durant les 100 dernières années. Mais après dix ans d'affrontement contre l'URSS, suivies d'une profonde guerre civile et éthnique, les habitudes ont été bouleversées. Pire encore, les talibans arrivés au pouvoir ont carrément interdit la pratique du cerf-volant, (le 7ème des 16 commandements taliban) tout comme beaucoup d'autres jeux d'enfants, considérant que c'était néfaste à l'étude du Coran. Selon la règle Taliban, si vous étiez attrapé avec un cerf-volant, vous étiez battu et la bobine était détruite. Cependant, depuis la chute du régime Taliban, le Gudiparan Bazi a de nouveau refait surface.
 
Voir un extrait du reportage "un oeil sur la Planète " (France 2) :

 
 
Le cerf-volant afghan est appelé "Goudi Parân" (littéralement Poupée volante).
En Afghanistan, on jouait au cerf-volant les vendredi (jour de congé hebdomadaire) et seulement l'hiver (période des vacances scolaires). Chaque quartier, chaque ruelle avait son champion. Dès le vendredi matin, les Goudi Parân Bâz (pilotes) montaient sur les terrasses des maisons et une multitude de cerfs-volants prenait alors leur envol.

Le bleu intense du ciel de Kaboul miroitait de mille couleurs, c'était un spectacle magnifique, inoubliable !
   
Les "Combats du Vent" s'engageaient alors, impitoyables, et duraient parfois de longues minutes. Le Tcharkha (bobine) se vidait à une allure vertigineuse. Le Goudi Parân Bâz faisait tourner son cerf-volant à droite puis à gauche puis le redressait tout en lâchant du fil. Lorsqu'un Goudi Parân était libéré de son attache, des cris de joie saluaient le vainqueur, mais les Goudi Parân Bâz savent que pour des histoires de vent, la victoire est toujours éphémère.
 
Dans les veillées d'hiver à Kaboul, on racontait souvent les récits de combats mémorables entre grands Goudi Parân Bâz. Tous les Kaboulis ont encore en mémoire l'histoire de Fazlo, célèbre lutteur et Goudi Parân Bâz, qui avait un jour de fête fait voler son plus beau Goudi Parân, chargé de voeux et de messages d'amour au dessus de la maison de sa bien aimée.

Ainsi le ciel de Kaboul murmure encore aux oreilles de ceux qui ont le nez en l'air, des histoires merveilleuses de Goudi Parân messager d'amour, objet de rêve.

(texte de Tareq S. et Homayun S - nov. 95 – Extrait du Manjha News)

   
Une équipe se compose de deux personnes : le Goudi Parân Bâz, qui est le pilote du cerf-volant, et le Charka Gir qui est responsable de la bobine.

Les enfants ne sont pas les seuls à se passionner pour le cerf-volant, beaucoup d'hommes pratiquent les
combats avec le fil coupant appelé "Tar-é-shisa".   Il est enduit d'un mélange de poudre de verre et de pâte de riz gluant et enroulé sur une bobine : le Tarcharka. Il n'y a pas de compétition officielle, mais les Goudi Parân Bâz organisent eux-mêmes les tournois et les paris.
 
Les petits cerfs-volants pour les enfants étaient appelés "Patingak" (petit papillon) ou "Mahibak" (petit poisson).
Il existait aussi le "Querani", le "Nim Takhata" (demi feuille de papier de soie), le "Sé Partcha" (3/4 de feuille), le "Yak Takhata" (une feuille),
le "Pandj Partcha" (1 feuille + 1/4), le "Shash Partcha" (1 feuille + 1/2) et enfin le "Haft Partcha" (1 feuille + 3/4).
La feuille de papier de soie mesure 75 cm x 50 cm.