Septembre 1909, la section technique du Génie charge le capitaine Saconney de construire des cerfs-volants montés, capable d'élever un observateur à 600 m d'altitude. Il est envoyé en mission en Angleterre pour étudier l'utilisation militaire des cerfs-volants adoptés depuis 1906 par le War Office.

En moins de deux mois, Il fait construire dans les ateliers de la Société Astra (spécialisée dans la fabrication des ballons), un modèle très proche du cerf-volant de Samuel Cody. Le Cody est un cerf-volant dérivé des modèles Hargrave, transformé avec l'ajout d'ailes latérales stabilisatrices et des cellules plus grandes.
 
 
 
On peut lire dans la revue "l'Aéronaute" : Grâce à l'emploi de toiles fortes en tissu "Continental" très imperméable à l'air, grâce à la suppression de toute pièce ou tendeur inutiles, les cerfs-volants ont donné des résultats particulièrement remarquables au point de vue du rendement.

La nacelle est construite en osier et toile à voile, elle est suspendue au câble principal et reliée au câble secondaire.
 
 
A la fin de l'été 1915, Pantenier est caporal cervoliste à la 46éme compagnie d'aérostiers de campagne. En décembre 1916, dans un rapport très argumenté, il propose de remplacer les cerfs-volants militaires réglementaires (les cerfs-volants Saconney) par des cerfs-volants Pantenier. Il propose qu'on lui laisse prouver la meilleure efficacité de son dispositif dans lequel le câble passe entre les deux voilures antérieures et permet le réglage optimum des cerfs-volants. De plus, ces appareils ont des cellules plus grandes avec des ailes diminuées.
 
La section aéronautique du sous-secrétariat d'Etat des Inventions intéressant la Défense Nationale propose : "la construction d'un train d'essai, peut être effectuée rapidement aux Etablissements de l'Aéronautique Militaire, qui possèdent les machines à coudre et tout l'outillage approprié.
 
 
   
Cela ne représenterait qu'une dépense minime, celle de la matière première, si le caporal Pantenier, fabricant de cerfs-volants en temps de paix pouvait être admis à procéder à cette construction et était appelé à l'Etablissement Central pour quelques jours. Appartenant à la région occupée (Valenciennes et Lille) il ne dispose pas actuellement de moyens pour procéder seul à la construction."

Les propositions de Gabriel Pantenier remontent jusque devant la commission militaire du Sénat en 1917 mais malgré la justesse de l'argumentation et l'avis favorable d'une partie de la hiérarchie, il n'est pas permis au caporal Pantenier de tenter ses expériences. Il est vrai que celles-ci peuvent compromettre la réputation du capitaine Saconney. Les dires de Pantenier confirment ceux de Frantzen, à savoir que les cerfs-volants sont mal, et par la suite peu utilisés pendant la Première Guerre Mondiale.