ORGUE DES FEES

Col du Parpaillon


Juillet - Septembre 2008
 
En 2007, ce fut notre première expérience d’installation d’un orgue éolien sur la banne d’Ordanche à 1500 mètres d’altitude, dans le Sancy, durant plus de deux mois. Didier, Bruno et moi-même étions tous impatients de renouveler l’expérience devant les encouragements et le succès auprès du public du Sancy. Durant l’hiver, quelques possibilités d’une nouvelle implantation se sont offertes, mais rien de concret, allions nous trouvez un lieu aussi magique que le Sancy ?
 

C’est l’association « Les fées d’Hiver », par l’intermédiaire de son président Erik Lorré, qui nous a donné cette possibilité.
Cette association depuis sa création assure 4 actions principales :
    - Des résidences d’artistes : soutien à la jeune création artistique
    - Le Labo des Fées : création d’un labo expérimental Multimédia
    - Le parcours des Fées : création d’un parcours d’art contemporain
    - Les féeries nocturnes : création d’un festival d’arts numériques

Erik Lorré, par l’intermédiaire d’un des artistes présents à Sancy, avait repéré notre réalisation. Un accord est signé entre nous, l’orgue éolien sera cet été dans les Hautes Alpes, au Col du Parpaillon à 2600 mètres.

Nous consultons les photos satellite du lieu pour mieux l’appréhender. Erik nous tient au courant de l’état de la piste qui monte au col : fin juin, elle est encore bloquée par des coulées de neige. Début juillet, il a pu faire des sondages du sol pour voir les possibilités de fixation des pieux sur le terrain. Il faut au moins entre 30 et 40 cm de profondeur, sinon un perforateur serait nécessaire. La profondeur est OK. Des dates sont arrêtées pour le repérage et l’installation, se sera les 9, 10 et 11 juillet avec une inauguration le 13 juillet.

A partir de là le compte à rebours a commencé. Les 6 et 7 Juillet, Bruno charge son camion à Woincourt, où l’orgue était entreposé, passe par Amiens pour récupérer Didier, puis le soir il est à Fontenay pour me prendre. Après un repas rapide, nous continuons la route ensemble

De Woincourt, il y a 976 km et le camion est plein comme un oeuf, le confort est sommaire : 3 matelas, réchaud sur bouteille de gaz et une casserole sans poignée, mais là il y a un secret. En fait le trou laissé par la poignée manquante sert de verseur, une innovation, par contre il faut un torchon pour tenir la casserole chaude !!!! (photo ci-dessus : Bruno fait le tour du propriétaire et présente la cuisine et la salle de bain, soit deux bassines...)
     
A minuit, Bruno coupe les gaz et l’on se retrouve sur une aire de l’autoroute du Sud. Le 8 en fin d’après midi, nous arrivons chez Erik et campons dans son jardin. Il faut se reposer car la journée du lendemain s’annonce chargée. Nous partons en effet vers le col du Parpaillon à 2600 mètres. La première partie du chemin passe par le village de Crévoux puis de la Chalp par une petite route de montagne. Après, il nous reste 9 km de piste caillouteuse pour rejoindre le col.
 
     
Peu à peu la végétation se raréfie et l’on ne rencontre plus que des marcheurs aguerris ou des véhicules 4x4 surpris de nous voir là avec de gros bambous sur le toit. Arrivée sur la plate forme qui nous servira de camp de base durant 2 jours ½, heureusement pour nous, il y a un petit torrent à proximité qui nous sera très utile. Le repas de midi est préparé avec du saumon fumé amené par Erik mais non pêché dans le torrent !!!!
 
 
Puis les choses sérieuses commencent, déballage des différents instruments qui ont soigneusement été protégés par du plastique à bulles pour le voyage. La montée finale vers le col, avec 300 mètres de dénivelé, chargés des instruments, des caillebotis et des pieux en acier, s’avère plus difficile qu’il n’y paraissait au début… surtout pour moi, plus habitué à évolué au niveau du plancher des vaches. Plusieurs allers retours seront nécessaires pour monter l’ensemble de l’orgue au col.
 
     
Le col de Girabeau est un écrin magique pour l’orgue, la vue est magnifique et les premières tonalités émises par les instruments installés au fur et à mesure soulignent encore plus la beauté du lieu.
 
       
Le premier soir, grisés par la mélodie de l’orgue, nous mangeons un peu trop tard et le froid dans l’ombre des montagnes se fait sentir. Dans la journée, le temps est au beau fixe. Pour se protéger de quelques mouches plutôt envahissantes, Bruno se protège sous un filet de camouflage.
 
 
Ici rien ne dérange la quiétude des lieux. Plus de connexion GSM…, plus de bruit de la civilisation, uniquement les marmottes qui nous surveillent en poussant des cris aigus. Le 10 juillet, l’installation de l’orgue se termine. Les marcheurs arrivent au col, tout étonnés de découvrir de bien étranges instruments. La surprise fait rapidement place à l’intérêt. Les visiteurs, sous nos conseils, manipulent les instruments pour se créer leur propre environnement sonore. Bruno a installé pour les futurs visiteurs, un panneau explicatif pour la manipulation des instruments.
 
 
 

ORGUE DES FEES

crédit photos : Patrick Mouchague - Bruno Tondellier